par biodivmax » 19 Nov 2015, 13:35
C'est bien ton idée Jean-Michel, mais il est impossible de classer ces poissons dans tes cases, car il ne s'agit pas d'une population mais d'une mutation touchant certains sujets de cette population (le plus près serait ta classe 2, à cela prêt que la mutation survient aussi, fortuitement et brièvement, dans le milieu naturel), pour le reste, tout le monde je pense dira que ton item B convient parfaitement à notre cas, d'autant plus que les éléments de la maintenance de cette forme permettront de savoir si elle est mieux ou moins bien adaptée à la maintenance en aquarium que les autres souches que nous connaissons. Je suis presque certain que la réponse sera moins bien, car toutes les souches mutantes que j'ai connues jusqu'à ce jour étaient beaucoup plus fragiles que les souches normales ( ce qui est normal étant donné la consanguinité nécessaire à leur sélection), mais il faut essayer pour savoir, et Claude, qui a une grande maitrise de la maintenance des Tropheus, est l'éleveur rêvé pour nous donner les réponses.
A propos de la sélection, savez-vous comment on sélectionne une variété telle que le gold?
En fait, on prend le sujet mutant apparu dans le groupe de sujets normaux, si on connaît ses parents on le reproduit si c'est une femelle avec son père et si c'est un mâle avec sa mère, puis on croise entre eux les jeunes obtenus de cette union, dont une bonne partie va exprimer la variation de couleur cherchée (souvent on est sur une mutation récessive, et on a alors 50% de mutants et 50% de porteurs). Si on est sérieux, on prend les mutants et on les croise avec des individus normaux non apparentés, ce qui va donner des porteurs uniquement, qui reproduits entre eux donneront un petit pourcentage de mutants peu consanguins, et si on est pressé, on reproduit les mutants entre eux pour avoir très vite une "lignée pure", où tous les individus sont porteurs de la mutation, mais où d'autres mutations délétères peuvent aussi très vite être fixées aussi.
C'est pour çà que souvent ces poissons sont très fragiles, grandissent lentement et ont d'autres problèmes de santé.
Après, dans certains cas, plusieurs mutations sont liées car situées sur le même chromosome, et il est très compliqué d'isoler les bons gênes des mauvais (une expérience intéressante sur la domestication des renards polaires en Russie a obtenu en une trentaine de générations des animaux apprivoisés et doux comme des agneaux, mais avec un museau court, des oreilles tombantes et des tâches sur le pelage, si bien qu'on croirait à s'y méprendre à des chiens de petite taille, en fait le gêne "pas peureux/sociable avec l'homme est collé chez le renard polaire, comme chez le loup ancêtre de nos chiens domestiques, aux gênes "oreille tombante", "museau court" et "pelage à couleur mosaïque").
Si Claude veut faire preuve de persévérance et de responsabilité dans la pérennisation de sa souche, le mieux serait de sélectionner ses mutants avec des Kiriza sauvages, et de faire ressortir sur quelques générations cette couleur sur des sujets avec un patrimoine génétique correct, mais c'est compliqué et il lui faudra l'aide d'autres éleveurs. Si cette optique n'est pas celle habituelle du Gtroph, elle me semble tout de même digne d'intérêt non?